Un article  de Pascal Grenier,
Paru dans Le Devoir du 22-08-2018 et dans le Carnet des simplicitaires.

Quand je vois la majorité des parties politiques prioriser l’économie, la santé et l’éducation, ça me met en rogne. En effet, comment ne pas accorder une priorité absolu à l’environnement alors qu’on commence à apercevoir ce qui nous menace.

Prioriser l’économie avant l’environnement, c’est assumer que l’argent passe avant la sauvegarde de ce que le pape François appelle notre maison commune. Si nous détruisons notre environnement, nous aurons beau avoir plein d’argent, ce ne sera pas utile. On peut dire sans se tromper que un environnement sain n’a pas de prix.

Prioriser la santé avant l’environnement, c’est assumer que nous pouvons ne pas être malade dans un environnement détérioré. Les dernières vagues de chaleur nous démontre, avec ses nombreux décès prématurés, comment notre santé est fragile devant un environnement qui devient plus austère.

Prioriser l’éducation avant l’environnement, c’est assumer que des enfants scolarisés réussiront à mieux s’en tirer dans un milieu de vie chaotique. Or le chaos sera là pour tout le monde et l’éducation n’y changera pas grand-chose.

Pour un gouvernement, prioriser l’environnement veut dire faire la promotion d’une vie simple et frugale à l’encontre d’une publicité faisant l’apologie du luxe et de la surabondance. C’est, pour un ministère de la Famille, d’inciter les boomers, dont les enfants ont quitté le nid familial, à se relocaliser dans un logement plus conforme à leurs besoins et à laisser leurs maisons à de nouvelles familles. C’est, pour un ministère des Transports, d’inciter les gens à vivre sans auto ou avec une voiture correspondant à leurs besoins, à l’opposé de ce que nous connaissons actuellement avec la prolifération des camions et des véhicules utilitaires sport. C’est, pour un ministère du Tourisme, de faire la promotion des vacances locales pour contrer efficacement la publicité des voyages internationaux actuellement en pleine explosion. Finalement, prioriser l’environnement pour un gouvernement, c’est faire la promotion d’un régime moins carné pour des raisons de bien être animal, de santé et d’économie.

Actuellement, nous sommes dans un état de surabondance et il est relativement facile, pour plusieurs, de couper dans le gras.

Les récentes vagues de chaleur, les inondations, les sécheresses et les feux de forêts sont tous des signes que les effets des changements climatiques sont à nos portes. Si on ne veut pas vivre dans un monde chaotique à court terme, il faut accorder une priorité absolu à l’environnement. Quand aurons-nous un gouvernement qui aura ce courage?

Pascal Grenier, simplicitaire.
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