Un nouveau texte vient de paraître dans le Carnet des simplicitaires. Il s’agit de « Suggestions pour lutter contre la congestion » par Pascal Grenier.
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Suggestions pour lutter contre la congestion
Il y a quelques jours j’assistais à Québec, avec 300 autres personnes, à un rassemblement de Québec solidaire contre le 3ième lien. Même si nous avons eu 3 conférences intéressantes et une période de questions animée, je suis resté sur mon appétit tant qu’aux solutions à la congestion routière.
Voici quelques suggestions énergiques pour réduire la congestion dans la région de Québec et particulièrement prévenir la construction de l’éléphant blanc que serait le 3ième lien.
Covoiturage
Le covoiturage apparaît comme la solution toute indiquée pour lutter contre la congestion. Toutefois, malgré certaines initiatives, comme entre autres, le travail du groupe Mobili-T et l’application Netlift, on en est toujours, à la grande majorité, à l’auto solo.
Je suggère donc d’établir une incitation financière de type bonus-malus pour accroître la proportion de gens se déplaçant à plusieurs dans leurs autos. Je laisse le soin à d’autres de déterminer comment ça pourrait fonctionner. Toutefois, le Parti Québéçois a déjà proposé une subvention au covoiturage lors des dernières élections.
Un autre bonus serait de permettre aux covoitureurs d’utiliser les voies réservées au transport en commun Cette possibilité permettrait de créer plus de voies réservées, entre autres sur certaines autoroutes.
Étalement urbain
L’étalement urbain est vraiment la plaie du développement dans la région de Québec. C’est un phénomène structurant et chaque nouvelle maison qui se construit en banlieue éloignée est là pour plus de 100 ans et handicap les possibilités de mobilité durable à long terme. Selon ce qu’on nous dit, les jeunes qui veulent s’installer dans la région trouve trop cher l’achat d’un logis dans le territoire central de Québec et choisissent donc massivement la banlieue.
Je suggère donc qu’on accorde un incitatif financier significatif aux jeunes couples acceptant de s’installer en ville. De plus, je propose qu’on fasse une étude sur les coûts comparés du choix de la ville par rapport à celui de la banlieue éloignée. Cette dernière option provoque, la plupart du temps, l’achat d’une seconde voiture (coût de 8 000$/année) alors qu’en ville plusieurs peuvent même, avec les transports en commun et l’autopartage, se passer d’auto personnelle. À ce coût relatif à la possession de véhicules, il faut ajouter les coûts reliés à l’usage soit les déplacements soir et matin de la banlieue vers la ville. Finalement, le temps de déplacements est un autre facteur à considérer et qui pourrait être quantifié en argent dans cette étude. Si on considère tous les facteurs dans cette recherche, je suis persuadé que le bilan financier serait favorable à moyen terme pour le choix de la ville pour un jeune couple.
De plus, je suggère qu’on établisse un moratoire sur tout nouveau développement sur la rive sud considérant la congestion sur les ponts. Imaginez, si on en vient à perdre le pont de Québec à force de s’entêter à ne pas l’entretenir…
Gratuité du transport en commun
Je ne suis pas le premier à proposer l’idée de rendre gratuit le transport en commun. Pourquoi ne pas commencer par éliminer les tarifs pour les étudiants et les travailleurs de l’Université Laval. Une initiative semblable a été mise en place avec succès à l’université de Sherbrooke.
Télétravail et étalement des heures de travail
Le télétravail est une initiative qui pourrait passer de la marginalité à la généralité pour les emplois de bureau. Pourquoi y a-t-il tant d’hésitations?
En ce qui à trait aux heures de travail, il serait facile de les élargir et ainsi répartir la circulation routière sur une plus grande plage horaire.
Des solutions à la congestion il y en a, reste à trouver le courage politique pour les mettre en application. Celles-ci permettraient d’oublier la folle entreprise de construire un tunnel entre Beauport et Lévis.
Pascal Grenier