- Un article de Pascal Grenier, publié dans le Le Devoir, le12 juin 2021
Le multimilliardaire Jeff Bezos sera du premier vol de tourisme spacial de sa société Blue Origin le 20 juillet prochain. Actuellement deux autres compagnies sont dans la course au tourisme spacial soit Space X dirigé Elon Musk et Virgin Galactic fondé par Richard Branson. Cette dernière société prévoit débuter des opérations commerciales régulières en 2022 et a déjà 600 billets de vendus à un prix compris entre 200 000$ et 250 000$.
Pourtant le tourisme spatial est une aberration écologique. En effet, même si je n’ai trouvé sur aucun site des statistiques sur la consommation de carburant et la pollution engendrée par ces vols dans l’espace, il est évident que c’est énorme. Comment peut-on imaginer un tel manque de responsabilité environnementale de la part de ceux qui développent et ceux qui utilisent ou veulent utiliser ce genre de transport?
Devant une situation écologique mondiale qui fait l’objet des pires pronostics, n’est-il pas temps de mettre fin à ce genre de projet complètement déconnecté de la réalité environnementale? La capacité technique et les moyens financiers de faire quelque chose nécessitent-t-elles vraiment qu’on le fasse?
À l’heure où de plus en plus de gens pensent à acheter local et à utiliser le moins possible l’avion, comment peut-on envisager que des personnes, pour des seules fins de divertissement, se rendent dans l’espace, avec un coût environnemental et financier extrêmement élevé? Les quelques minutes de vie en apesanteur valent-elles vraiment ce gaspillage de ressources et cette pollution?
Les simplicitaires trouvent déplorable ce genre d’activité qui accentue le clivage social entre les riches et les moins nantis et qui a des conséquences écologiques négatives hors de proportion. Les sommes inouïes ainsi volatilisées pourraient servir à des causes beaucoup plus nobles. C’est aussi une belle occasion pour nos gouvernements de se rendre compte que certaines gens ont de l’argent qui pourrait être mieux redistribué par leur entremise. Enfin, il faut prendre conscience que certaines activités économiques n’ont rien d’un réel progrès.
Les simplicitaires favorisent plutôt les voyages sur de courtes distances et qui permettent de faire de belles découvertes locales tout en encourageant l’économie qui soutient nos communautés. Si l’on tient à se déplacer sur des parcours plus grands, prenons amplement notre temps pour bien savourer et se satisfaire, tout en voyageant le plus équitablement possible.Les quelques heures passées dans l’espace avec le tourisme spatial est une aberration écologique.
Pascal Grenier, simplicitaire
Voir les autres publications de Pascal Grenier dans Le carnet des simplicitaires ; et dans Presse-toi à gauche !