Dans le cadre de la semaine « Défi sans auto » qui se poursuit jusqu’au 19 septembre, je vous soumets ce témoignage pour vous faire prendre conscience des avantages surprenants de vivre sans auto non seulement durant une journée ou une semaine par année, mais également sur une base permanente.

Personnellement, je vis sans auto depuis 11 ans. Même si un certain nombre de gens le font aussi, je n’aurais jamais cru ça possible pour moi. Pendant les 30 premières années de ma vie de famille, j’ai habité en banlieue éloignée et nous avions deux autos. Par la suite, je me suis rapproché de la ville et nous avons vendu une voiture. Finalement, j’ai acheté un condo au centre-ville et je me suis débarrassé de mon auto. 

Pollution

L’automobile est très polluante et exigeante. En plus des ressources nécessaires à sa construction, le smog, les pluies acides, les gaz à effet de serre, l’émission de particules fines et l’amincissement de la couche d’ozone en sont les principales conséquences. 

S’ajoute à cette liste le fait que la possession d’une auto implique plusieurs exigences. La principale est de faire l’objet d’une préoccupation constante pour sa sécurité. Posséder une auto implique aussi des coûts considérables (achat, dépréciation, assurance, essence, stationnement, réparations, contraventions, permis de conduire, immatriculation, etc.). Plusieurs actions sont aussi nécessaires pour en assurer l’entretien (lavage, cirage, changement périodique d’huile, de freins et de silencieux, etc.). L’hiver amène également des gestes à poser (déneigement de la voiture et du stationnement, gratter la glace lors de verglas, montage et démontage de l’abri temporaire, changement de pneus et d’essuie-glace, etc.). 

Modes de transport alternatifs

Il existe pourtant des modes alternatifs de transport comme l’autopartage, le covoiturage, le taxi, l’autobus, la bicyclette, la marche, les patins à roues alignées, la trottinette et la planche à roulettes pour les plus habiles.

Évidemment, pour pouvoir vivre sans auto, il faut « organiser sa vie ». Les principales conditions sont de demeurer dans un milieu suffisamment dense pour bénéficier d’un bon service de transport en commun, d’une abondance de services de proximité, et de la disponibilité d’autopartage tout près. Avec ces trois facteurs réunis, il est possible de vivre sans auto de façon confortable.

Vivre sans auto présente plusieurs avantages dont une diminution considérable des dépenses. Personnellement, il m’en coûte moins de 2000 $ par an pour la rubrique transport de mon budget alors que la possession et l’usage d’une voiture reviennent fréquemment à quatre ou cinq fois ce montant selon CAA Québec. Je réussis même à dégager un revenu en louant mon stationnement fourni à même mon condo. 

Vivre sans auto m’oblige aussi à marcher plus souvent, ce qui me force à faire de l’exercice. Finalement, l’absence d’auto dans ma vie m’apporte une certaine forme de libération mentale n’ayant pas à m’en préoccuper. Évidemment, ça me donne aussi la satisfaction de vivre en cohérence avec mes valeurs environnementales en réduisant considérablement mon empreinte écologique. Contrairement à la croyance populaire, vivre sans auto serait la liberté ? C’est à cette conclusion qu’arrivent de plus en plus de jeunes Américains qui, selon une étude récente de l’université du Michigan, achètent moins de voitures que leurs parents.

Pascal Grenier, simplicitaire Ingénieur Québec

Photo: Stevens LeBlanc

Voir d’autres publications de Pascal Grenier dans Le carnet des simplicitaires ; et dans Presse-toi à gauche !