Article publié dans le Journal de Québec du 2 juin 2015;  ainsi que dans Le Soleil du 5 juin 2015, et Presse-toi à gauche  du 1er juin.

Je vis sans auto depuis 4 ans. Même si un certain nombre de gens le font aussi, je n’aurais jamais cru ça possible pour moi. Pendant les 30 premières années de ma vie de famille, j’ai habité en banlieue éloignée et nous avions 2 autos. Par la suite, je me suis rapproché de la ville et nous avons vendu une voiture. Finalement, j’ai acheté un condo en centre-ville et je me suis débarrassé de mon auto.

L’automobile est très polluante. Le smog, les pluies acides, les gaz à effet de serre et l’amincissement de la couche d’ozone en sont les principales conséquences. En plus d’être très dommageable pour l’environnement, la possession d’une auto implique plusieurs  exigences. La principale est de faire l’objet d’une préoccupation constante pour sa sécurité. Posséder une auto implique aussi des coûts considérables (achat, dépréciation, assurance, essence, stationnement, réparations, contraventions, etc.). Plusieurs actions sont aussi nécessaires pour en assurer l’entretien (lavage, cirage, changement périodique d’huile, de freins et de silencieux, etc.). L’hiver amène également des gestes à poser (déneigement de la voiture et du stationnement, gratter la glace lors de verglas, montage et démontage de l’abri temporaire, changement de pneus et d’essuie-glace, etc.).

Il existe pourtant des modes alternatifs de transport comme l’auto-partage, le covoiturage, l’autobus, la bicyclette, la marche, le taxi, les patins à roues alignées et la planche à roulette pour les plus habiles.

Évidemment, pour pouvoir vivre sans auto, il faut « organiser sa vie ». La principale condition est de demeurer dans un milieu suffisamment dense pour bénéficier d’un bon service de transport en commun, d’une abondance de services de proximité, et de la disponibilité d’auto-partage tout près. Avec ces trois facteurs réunis, il est possible de vivre sans auto pour plusieurs personnes.

Vivre sans auto présente plusieurs avantages dont une diminution considérable des dépenses. Personnellement, il m’en coûte moins de 2 000$/an pour la rubrique transport de mon budget alors que la possession d’une voiture revient fréquemment au double et même au triple voire davantage. Vivre sans auto m’oblige aussi à marcher plus souvent ce qui me force à faire de l’exercice. Finalement, l’absence d’auto dans ma vie m’apporte une certaine forme de libération mentale. Évidemment, ça me donne aussi la satisfaction de vivre en cohérence avec mes valeurs en réduisant mon empreinte écologique. Contrairement à la croyance populaire, vivre sans auto, serait-ce la liberté? C’est à cette conclusion qu’arrivent de plus en plus de jeunes états-uniens qui, selon une étude de l’université du Michigan, achètent moins de voitures que leurs parents.

Pascal Grenier, simplicitaire
Québec, (418) 529-7890

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