Article publié dans Le Soleil le 16 juin 2015.

Le Soleil nous présentait en fin de semaine deux articles sur le projet de biométhanisation à St-Hyacinthe. Les reportages étaient de nature « très enthousiastes » prévoyant des bénéfices substantiels sur les plants économique et environnemental. On y sentait presque une opération de tordage de bras pour que la ville de Québec embarque enfin dans l’aventure de la biométhanisation.

Or, à Québec comme ailleurs, la rentabilité de la biométhanisation, comme mesure de gestion des résidus organiques, est loin d’être prouvée et cela même si les gouvernements provincial et fédéral assument une bonne part de la facture. Une étude coûts-bénéfices est essentielle avant de plonger afin d’éviter de créer « un éléphant blanc » avec ce projet.

Aux coûts de construction de l’usine et de son opération doivent s’ajouter ceux de la collecte porte-à-porte hebdomadaire en plus de ceux de la fourniture des bacs roulants et des récupérateurs de cuisine. Les revenus, pour leur part, comprennent la récupération des biogaz et la valorisation du digestat. Sans être un expert, je suis persuadé que l’opération est très déficitaire.

Je suggère à la ville de Québec, d’étudier la possibilité de considérer le compostage domestique comme une approche valable dans toutes les banlieues où cette méthode est possible. Ceci aurait comme conséquence de diminuer considérablement la taille du projet industriel. Contrairement à la croyance populaire le compostage domestique n’est pas plus exigeant que l’approche par collecte porte-à-porte avec camions. Par contre, elle est beaucoup moins dispendieuse et fourni du compost de qualité directement aux citoyens, évitant les difficultés de mise en marché du digestat de l’approche industrielle. Donc, biométhanisation : attention.

Pascal Grenier, simplicitaire
Québec