Article publié dans La Presse (papier)  et La Presse+ , lundi 22 juin 2015 ; dans le journal « Droit de Parole » de juin 2015 page 2; et dans « Presse-toi à gauche »  version intégrale le 8 juin 2015.

La Presse+ Pascal Grenier

Mentionnons d’abord qu’aborder les problèmes reliés aux voyages en avion est une opération risquée. En effet, beaucoup de gens prennent l’avion et remettre en cause cette pratique peut créer, chez plusieurs, un sentiment de culpabilité se traduisant par un mouvement de défense. Toutefois, considérant les effets environnementaux graves que provoque cette activité, il est impératif de conscientiser  les gens qui en font usage.

À chaque seconde, un avion décolle quelque part sur la planète, soit 85 000 vols/ jour. Même si on a augmenté l’efficacité des avions en réduisant leur consommation de carburant, c’est une des sources de pollution qui connaît la plus forte croissance, soit 5%/an. Si rien n’est fait, le trafic aérien pourrait plus que tripler d’ici 30 ans, provoquant une situation  insoutenable pour le climat de la planète.

Selon la Fondation Nicolas Hulot, « l’aviation est, de tous les modes de transport, le plus émetteur de gaz à effet de serre. Le nombre de polluants émis par les avions sont nombreux : NOx, CO, HC, COV, SO2, SUIES et vapeur d’eau ». Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évaluation du climat (GIEC), « la contribution de l’aviation aux émissions globales des gaz à effets de serre est estimée à 3%, mais cet impact est de 2 à 4 fois plus important en comptant l’ensemble des paramètres ».

Pourtant voyager en avion présente des exigences considérables et de nombreux irritants tels : nécessité de combattre le stress associé à la dangerosité, aux horaires, à la limitation et perte de bagages, aux fouilles à la douane, au mal de l’air, à l’immobilité pendant de longues périodes, au décalage horaire, à l’expansion des gaz et l’obligation de se procurer un passeport et parfois un visa, se faire vacciner et prendre une assurance médicale et finalement aux problèmes associés aux langues et monnaies étrangères et au coût des billets.

Il existe un certain nombre d’alternatives comme : prendre ses vacances plus  localement, voyager moins loin, faire des voyages plus longs et moins fréquents, « visiter » sans se déplacer en écoutant reportages, conférences et films.

Bien que les voyages à l’étranger représentent un désir légitime de culture, de détente, d’épanouissement, etc. cette activité doit être parfois remise en cause si on considère la pollution qu’elle crée et les statistiques qui en prévoient une véritable explosion.

Avoir les moyens financiers de voyager ne devrait pas être un critère déterminant. Chacun doit décider en pleine conscience et responsabilité de prendre ou non l’avion.

Pascal Grenier, simplicitaire
Québec
418-529-7890